Bonjour à tous.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un test personnel très particulier, dont je me serais passée (tout comme ma petite famille), mais le destin en a voulu autrement, j’ai ressentie le besoin de vous en parler… C’est un article que vous allez peut être critiqué parce qu’il y a pire, mais je ne le souhaite à personne.
La MAP ou Menace d’Accouchement Prématuré.
La grossesse, pour la plupart du temps, est un évènement voulu. Enfin pour moi et mon mari, c’était le cas. La grossesse est quelque chose qui modifie notre corps, notre vie, nos hormones, nos envies,…
Parfois une grossesse se met facilement en place sans difficulté (ce qui a été le cas pour nous), parfois c’est plus long et plus difficile (avec TTT,…)et malgré tout, pour certains couples ce ne sera pas possible. J’ai une pensée toute particulière pour ces personnes.
Voilà mon histoire…
C’était pour notre 2ème enfant. Le début de ma grossesse ne s’est pas très bien passé, mais j’ai été mise en arrêt de travail assez tôt ce qui a permis d’éviter les complications (au début du 1er trimestre).
C’est à 29 semaines d’aménorrhée (SA) de grossesse, que tout s’est compliqué. J’allais faire ma visite mensuelle chez ma gygy. Je sentais bien que mon utérus étais plus contracté depuis quelques jours (j’avais passé mes 2 derniers jours allongée). Lors du contrôle de mon col à l’écho, elle s’est rendue compte que mon col s’était raccourcie de moitié avec un engagement de la poche des eaux. Mon corps se prépare à un accouchement éventuel. Tout s’écroule, mélange d’angoisse, de colère, de culpabilisation, mes larmes coulent et ne s’arrête plus. Du coup, elle m’installe pour faire un monitoring (appareil qui retrace les contractions et qui contrôle les battements du cœur). En seulement quelques minutes, j’avais énormément de contractions (toutes les 2 à 5min), donc elle me déclare en MAP.
Je suis donc transférée dans un premier temps aux urgences(dans une maternité niveau 2, c’est à dire qui peut prendre les enfants préma à partir de 32SA), pour recevoir une batterie de tests, écho,… Les contractions sont encore plus fréquentes, je suis de plus en plus inquiète, mais l’équipe est là pour me rassurer. Heureusement, je réagis très vite aux traitements qu’ils me mettent en place. Ils me transfèrent donc dans un premier temps dans un service de grossesse à risque. Puis enfin, mes contractions se calment jusqu’à se stopper. Le lendemain, ils me transfèrent dans un hôpital de niveau 3 (qui peuvent accueillir les préma avant 32SA), au cas ou…
Bébé bouge toujours aussi bien ce qui me rassure… Même si je ne pleure plus, mon coeur est serré de faire subir ça à mon entourage, surtout mon mari qui était déjà épuisé d’avance qui va devoir gérer le quotidien (notre fils de 2ans et demi, la route 45min de l’hôpital, la maison,…). Je m’en veux, je suis en colère après moi-même de ne pas réussir à être une bonne maman pour mon bébé, d’avoir un corps qui se met en travail trop tôt et de le mettre en danger dans mon ventre. Je suis sa maman et je suis incapable de protéger ce bébé, pourtant, j’ai essayé du mieux que je pouvais….
Il est beaucoup tôt trop, ce bébé serait incapable de se débrouiller seul, il serait branché de partout avec un risque qui pourrait lui être fatal et je ne veux pas lui faire subir ça, il ne le mérite pas. Je suis en colère, car j’ai pris des précautions, je m’allongeais dans la journée, j’essayais de faire le minimum à la maison pour faire au mieux. Je ne fume pas, je ne bois pas, j’évitais au max de faire la route, je n’ai pas fait la folle moi qui adore pourtant faire la fête, je préparais juste les repas mes moments préférés, je m occupais de notre fils, mais je ne le portais pas, je me suis calmée pour ce bébé et ça n’a pas été suffisant…
Après une semaine d’hospitalisation, et une batterie d’examen, ils acceptent que je sorte car mon état ne s’est pas dégradé, mais je rentre alitée avec pour seuls objectifs de journée, me lever pour aller me laver, manger et aller aux toilettes, donc très restreint, mais ça me convient tant que bébé reste au chaud, ce ne seront que quelques semaines de restrictions pour garder ce bébé au chaud.
On aménage la maison, on s’organise, enfin mon mari organise notre nouveau quotidien, on s’adapte, mais on est heureux d’être en famille.
J’ai une surveillance rapprochée avec sage-femme à domicile (monitoring, examen urinaire,…). Les semaines passent avec des doutes, parfois des inquiétudes, on se fixe des objectifs (raisonnable pour ne pas être déçue), avec des hauts et des bas. Je suis soutenue par ma famille, mes amis, même des personnes inattendues.
Mon tout premier objectif, étant de réussir à passer les fêtes de fin d’année avec bébé au chaud. On fini par se dire que chaque jour est une nouvelle chance pour notre bébé, que c’est un jour de gagner, un jour de plus ou j’ai réussi à le protéger (30g de plus, ces petits organes qui seront un peu plus résistant..). 1er objectif atteint. ouf!
Les semaines continuent de passer, les contractions sont de plus en plus fréquentes, mais mon corps tiens le coup, jusqu’à ce fameux 34 SA+4jours. Ma poche des eaux se fissure, les contractions sont directement très intenses. Direction l’hôpital qui me confirme que le travail à commencer… 3h15 après avoir fissuré ma poche, j’accouche d’une adorable petite fée. Elle est arrivée trop tôt, c’est une « petite » prématurité. « Petite » mot qui me fait doucement rire. Même « petite », elle va subir des soins lourds pour un si petit corps (pose sonde naso-gastrique, scope,… ), elle a besoin d’aide médicale ces tout petits organes ne sont pas complètement finis, elle va en néonat pour y être surveillée 24h/24…. Nous sommes séparée, mais je sais qu’elle est entre de bonnes mains, avec les supers nounous. Ce n’est peut être qu’une « petite » prématurée, mais elle ne mérite pas de vivre ça, si petite, si fragile. Tu vas devoir subir le bruit des machines. C’est sûre, ça aurait pu être pire si j’avais accouchée avant, je sais qu’il y a pire comme situation, mais pour une maman et un papa ça reste toujours difficile à vivre, surtout lorsque c’est la 2ème fois que ça arrive … On a l’impression que le sort s’acharne…
A nous 2, nous avons gagné, 5 semaines et 2 jours une petite victoire, même si j’aurais aimé t’emmener encore plus loin dans mon ventre… Le plus dur, est de devoir faire le deuil de cette grossesse qui s’est interrompu trop vite, se priver d’aller fêter noël avec ma famille et les 60 ans de mariage de ma famille ont été aussi les épreuves les plus difficiles à gérer pour moi…
Au moment, où je publie l’article, nous sommes toujours hospitalisée pour notre fille en unité kangourou. Si ça vous intéresse, je vous parlerais de cette univers un peu particulier qu’est l’unité kangourou dans un prochain article.
Et toi, comment vis tu ta grossesse? As tu vécu la même situation ?
En tout cas merci d’avoir pris le temps de lire mon article jusqu’au bout